Des extraits de « Petits et grands »
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| → Administration J’ai écrit à l’Administration : « Pourquoi le Père Noël qui n’existe pas répond à ses lettres et que vous qui existez ne répondez pas aux miennes ? » → Consommateur Un consommateur a beaucoup plus de pouvoirs qu’un chef d'un état démocratique, sauf qu’ils pensent tous les deux le contraire. Prière du consommateur : Faites que les OGM, les antibiotiques, les amendements artificiels, les arômes artificiels, les édulcorants artificiels, les exhausteurs de goût, les colorants, les émulsifiants, les nitrates, les phosphates, les régulateurs de croissance, les engrais chimiques, les fumigants, les acaricides, les corvicides, les fongicides, les herbicides, les insecticides, les larvicides, les lombricides, les molluscicides, les nématicides, les parasiticides, les raticides, les rodenticides, ne polluent pas ma bouche, ma gorge, mon œsophage, mon estomac, mon duodénum, mes intestins et se barrent par la porte de sortie. → Écologie Le grand-père : Je ne crois à aucun problème écolo. La Terre a vécu des ères glaciaires. Nous, nous vivons l’ère « chaudière ». Nous faisons tellement de bêtises que Dame nature, au lieu de nous appeler l’homo sapiens, nous a baptisé « l’homo ça part ». Si vous continuez à utiliser des carburants fossiles, vous en deviendrez un. → État Vous êtes comme toutes ces personnes qui pensent que l’État est responsable de tout et eux de rien qu’elles auraient besoin pour marcher que l’État leur dise de mettre un pied devant l’autre. → Extraterrestre Non seulement nous ne sommes pas prêts à accueillir les extraterrestres en amis, mais nous ne le sommes encore moins en ennemis. → Homme L’humanité disparaîtra si elle n’a plus d’humanité. Un homme averti et intelligent en vaut deux. Un homme averti et bête vaut la même chose qu’un homme non averti, c’est-à-dire pas grand chose. Ce n’est pas parce que nous sommes responsables de la sixième extinction des espèces que nous ne serons pas dans le lot des espèces qui disparaîtront. → Paix Les femmes veulent la paix dans le monde. Si elles étaient intelligentes, elles diraient aux hommes : « Donnez-nous vos spermatozoïdes et la paix. Et si nous ne pouvons pas avoir les deux, eh bien nous choisissons la paix et nous vous laissons le reste. » → Pays développés Les pays développés, c'est surtout la bêtise qu'ils ont développée. → Pharmacie Nous sommes mazos à aller autant dans les pharmacies, des magasins qui ne vendent que des produits pour les malades. → Pôle emploi Si le Pôle emploi ne fait pas la différence entre un jockey et un sumo, le cheval, lui la fera. → Politique Un politicard est un acteur qui ne joue qu’un seul rôle, sauf quand il retourne sa veste. J’appartiens au parti des casaniers, le parti où l’on reste chez soi le jour des élections. → Slogans écolos Au nom du pognon, nous sommes super cons. Au nom du vivant, soyons clairvoyants. Ne soyons plus « contre-nature », mais « tout contre-nature ». C’est un petit pas pour pépé et un grand pas pour la forêt. → Vie J’aimais tellement la vie que quand mon cœur s’est arrêté de battre, je ne l’ai pas supporté. → Pour cinq personnes : Dialogue sur la télévision avec le grand-père, la grand-mère, le petit-fils, la petite-fille et le voisin Le voisin : Je regarde peu la télé. Plus il y a d’heures de programmes, moins il y a de bonnes émissions. Ce qui m’étonne le plus, c’est l’attrait de la caméra. Les gens s’enferment à triple tour chez eux et, en même temps, dévoilent tous leurs secrets à des millions de téléspectateurs. Nous sommes les seuls êtres vivants qui se pavanent devant leurs prédateurs. La petite-fille : Les émissions de télé-réalité font croire à une réalité qui n’existe pas et font la propagande d’un monde virtuel où il est gagnant d’humilier et de piétiner ses camarades. La grand-mère : La télévision enseigne aux enfants à se moquer des autres, au lieu de leur apprendre à les respecter. Le voisin : Les candidats de télé-réalité sont des prostitués des médias et leurs producteurs ne sont que des macros de l’image qui n’ont pas plus d’idées que de conscience. La grand-mère : C’est vrai qu’ils n’ont rien inventé. Ils ont tout piqué à Le voisin : Elle est petite sa chambre au château de Versailles. Il les mettait où ses favoris ? Sous son lit. Pauvres favoris. Pauvres candidats. Le grand-père : Ils deviennent célèbres. Pourquoi parlez-vous de pauvres candidats ? Le voisin : Parce que les téléspectateurs, comme le roi, se moquent d’eux. Ils ne s’intéressent nullement à leur personne. Le petit-fils : Les stars sont comme tout le monde. Le voisin : Jadis, les obscures célébrités étaient celles qui répondaient aux questions ou qui chantaient. Maintenant, ce sont celles qui posent les questions ou qui jugent les chanteurs. Chacun son tour. Comment pouvons-nous nous intéresser à la vie privée d’un artiste que nous ne connaissons pas dans notre vie privée ? La grand-mère : Vous êtes un artiste. Le voisin : Non. Un artiste est celui dont la plus grande passion est le public, son art n’arrivant qu’en deuxième position. Moi, je n’aime pas le public, il ne rit jamais quand je veux. → Pour quatre personnes : Dialogue sur les politiciens avec le grand-père, la grand-mère, la petite-fille et le voisin Le voisin : Notre choix pour les politicards est le même que pour les lessives. Il existe pleins de marques, mais elles proviennent toutes de la même usine. La grand-mère : Heureusement qu’ils ne vous entendent pas, ils n’aimeraient pas être comparés à un paquet de lessive. Le voisin : Nous n’élirons jamais un bon dirigeant, nous lui demandons de posséder des compétences opposées avant et après les élections. Pendant les campagnes, nous voulons qu’il dise les choses que nous aimerions entendre, alors que quand il est élu, nous voulons qu’il résolve nos problèmes. Avant, nous voulons qu’il cause et après, nous voulons qu’il agisse. C’est paradoxal. Nous sommes des employeurs qui ne savons pas qui nous voulons embaucher. Alors nous sommes toujours déçus. Le seul but d’un politicard, c’est d’être le boss de son pays, ce qui lui permet de choisir le boulot qu’il veut exercer : employé de bureau, commercial, mannequin, hôtesse de l’air, star des médias. Il fait ce qu’il veut. Le reste, c’est pour les autres. La grand-mère : Je comprends pourquoi aucun ne passe le balai. Le grand-père : Et votre président, quelle profession a-t-il choisie ? Le voisin : Il change tous les jours. Comme cela, il donne l’impression de tout faire. La petite-fille : Moi je dirais au président : « Vous ne sortirez pas de votre bureau, tant qu’il y aura des chômeurs. » Au lieu de cela, nous lui payons des voyages toute l’année, à tel point que son bureau serait incapable d’établir un portrait-robot. Les politiciens nous parlent comme à des enfants de deux ans : « Si vous consommez toujours plus, eh bien les impôts diminueront, parce que le Père Noël apportera des sous dans la cheminée de l’Élysée. » → Pour quatre personnes : Jeu des questions avec le grand-père, la grand-mère, le petit-fils et la petite-fille Le grand-père : J’ai une question pour vous : Comment s’appelle un mot qui donne, dans l’autre sens, un autre mot, comme « tracé » et « écart » ? La grand-mère : Un palindrome. Le grand-père : Non. Le petit-fils : Un palindrome est un mot qui donne, dans les deux sens, le même mot, comme « ressasser ». Le grand-père : La réponse est un anacyclique, comme « rengager » et « regagner ». Vous êtes Français, vous auriez dû le savoir. Répondez à cette question : Quelle est la capitale de la Macédoine ? Le petit-fils : Les petits pois ? Le grand-père : N’importe quoi. C’est Skopje, évidemment. La grand-mère : Cela signifie peut-être « petit pois ». La petite-fille : Ou « carotte ». Le petit-fils : Ou « pomme de terre ». La grand-mère : Nous ne pouvions pas répondre à ta question. Ce pays ne s’appelle plus « la Macédoine », mais « l’ancienne République yougoslave de Macédoine ». Le grand-père : Qui a dit : « Dieu a fait des hommes grands et d’autres petits, je les ai rendus égaux. » C’est Samuel Colt qui déposa le brevet du colt. La petite-fille : Cela prouve que les inventeurs n’ont aucune idée des répercussions de leur invention. Les hommes du dix-neuvième siècle, comme ceux du vingtième, se sont crus plus puissants que Dieu. Au vingt et unième siècle, arrêtons de nous croire plus forts que tout. Le grand-père : Vous, vous êtes plus nuls que tout. Vous n’avez trouvé aucune réponse. Le petit-fils : Quelle est la pièce où nous sommes sortis plus de fois que nous en sommes entrés ? Celle où nous sommes nés. Quelle est la pièce où nous sommes entrés plus de fois que nous en sommes sortis ? Celle où nous nous trouvons. Et si la pièce où nous nous tenons est la pièce où nous sommes nés, nous y sommes entrés autant de fois que nous en sommes sortis. Et si nous ne voulons pas que cette pièce soit celle où nous sommes plus sortis qu’entrés, eh bien, il ne faut plus sortir. Le grand-père : Et si comme Édith Piaf, vous êtes nés dans la rue, vous l’avez dans le baba. → Pour deux personnes : Permissions avec M’sieur ABC et Dame nature (M’sieur ABC, représentant les humains vivant dans un monde virtuel, est à genoux devant Dame nature, qui représente la nature et qui est debout, portant ses mains sur sa poitrine) M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je créer un monde virtuel où vous n’existez qu’en images de synthèse ? » Dame nature : « Non. Je ne suis belle qu’au naturel, alors ne faites rien d’autre que de me regarder. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je mettre de la poudre sur les pommes de terre, afin qu’elles ne germent pas ? » Dame nature : « Non. Car si elles ne germaient pas, elles ne pourraient pas devenir des plants et ainsi donner d’autres pommes de terre. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je répandre chaque année des milliers de tonnes de pesticides sur vous ? » Dame nature : « Non. Il aurait d’abord fallu que je vous donne la permission de les créer. Si j’ai conçu une terre avec tous les éléments dont elle avait besoin, c’est pour que vous la laissiez tranquille. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je inséminer artificiellement les vaches ? » Dame nature : « Non. Si j’avais voulu que les vaches procréaient sans mâle, je les aurais faites pour qu’elles se reproduisent toutes seules. J’ai créé les taureaux afin que les vaches ne deviennent pas folles. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je élever les poules en batterie ? » Dame natur : « Non. Si j’avais donné à une seule espèce une vie aussi misérable que la leur, je n’aurais plus de larmes pour pleurer. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je créer des OGM ? » Dame nature : « Non. S’ils étaient d’une quelconque utilité, je les aurai créés moi-même. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je gaspiller à outrance et inciter les gens à dépenser encore et encore. » Dame nature : « Non. J’ai créé pour vous une planète bleue qui n’est pas en expansion et je ne vous en créerai pas d’autres. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je éclairer la nuit ? » Dame nature : « Non. Si j’ai créé la nuit noire, c’est pour que les espèces nocturnes puissent vivre et que les espèces diurnes, dont vous faites partie, puissent dormir. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je enfouir des déchets non biodégradables, polluants ou radioactifs dans votre sol ? » Dame nature : « Non. Il aurait fallu d’abord que je vous donne la permission de les créer. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je aller dans l’Espace ? » Dame nature : « Non. Il aurait d’abord fallu que je vous donne la permission de créer des fusées. » M’sieur AB : « Dame nature, puis-je créer des avions et des sous-marins afin de voyager dans le ciel et sous la mer ? » Dame nature : « Non. Si j’avais voulu que vous voliez ou que vous nagiez, vous seriez les congénères des oiseaux ou des poissons. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je faire des enfants à volonté, alors que la Terre est surpeuplée ? » Dame nature : « Non. Si j’ai transmis aux vivants des moyens pour procréer, je leur ai donné aussi des moyens pour limiter leur nombre. Servez-vous-en. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je détruire toutes les plantes ? » Dame nature : « Non. J’ai créé les plantes, car elles ont le pouvoir de transformer le gaz carbonique en carbone et en oxygène avec l’aide des rayons du soleil, ce que vous ne savez pas recréer dans vos laboratoires. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je créer de la neige artificielle ? » Dame nature : « Non. J’ai créé la neige pour les périodes froides. Le changement climatique est de votre ressort. Polluez moins, vous aurez plus de neige en montagne. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je prendre toutes vos énergies fossiles ? » Dame nature : « Non. Si je les ai enfouies à des milliers de mètres de profondeur, c’est pour que personne n’y touche. Si elles étaient pour vous, je les aurais déposées à vos pieds comme une offrande sacrée. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je me prendre pour vous ? » Dame nature : « Non. Personne ne peut se prendre pour quelqu’un d’autre, pas même ceux qui se croient plus forts que tout. » M’sieur ABC : « Dame nature, puis-je créer une planète entre la Terre et Mars ? » Dame nature : « Oui. (geste de la main pour signifier l’éloignement) Bon débarras. » ♦ Mail ♦ |